VACCINATION ANTI-HPV
Extension de la vaccination anti-HPV aux garçons
Décembre 2019 - HAS
Pourquoi étendre la vaccination anti-HPV aux jeunes garçons ?
Quels sont les vaccins disponibles, le schéma vaccinal recommandé et pour qui?
La HAS a publié une nouvelle recommandation à ce sujet en décembre 2019.
Faisons le point ! Ecoutez la video en suivant le propos sur les tableaux ci-dessous.
IMPORTANT
GARDASIL 4 : fin de commercialisation fin 2020
GARDASIL 9 : remplace Gardasil 4
NE PAS OUBLIER DE VACCINER LES PATIENTES !!
TRANSCRIPTION COMPLETE
L’infection à papillomavirus aussi appelé Human Papilloma virus ou HPV, est une infection virale très fréquente.
La contamination se fait par les muqueuses, dans lesquelles le virus s’installe et se multiplie. Il s’agit donc d’une infection sexuellement transmissible, sans doute l’une des plus fréquentes.
Attention, le préservatif n’apporte qu’une protection partielle car le virus peut se trouver sur d’autres localisations (comme les doigts ou le scrotum…)
Il existe plus de 200 types d’HPV différents classés selon leur risque oncogène.
Il y a d’abord les HPV à HAUT risque oncogène pouvant être à l’origine d’un cancer du col de l’utérus, de l’anus, du pénis, ou de l’oropharynx.
On en connait 12 types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, et 59. Je répète ?
Pas de panique, les plus importants à retenir sont ceux concernés par la vaccination et il y en a 7 : 16 et 18 connus de longue date mais aussi 31, 33 / 45 / 52, 58.
De l’autre côté il y a les HPV à FAIBLE risque oncogène. Ils sont notamment responsables des fameuses verrues génitales ou anales, encore appelés condylomes ano-génitaux, et aussi de la Papillomatose respiratoire récurrente.
Les HPV 6 et 11 en sont le plus souvent responsables.
Cela concerne tout le monde car la plupart des hommes et des femmes seront infectés par un Papillomavirus au cours de leur vie, le plus souvent de manière asymptomatique.
L’infection dure en général 2 ans et guérit spontanément. Mais dans 10% des cas, l’infection peut persister. Et s’il s’agit d’un HPV à HAUT risque oncogène : cela peut entrainer l’apparition de lésions précancéreuses, et secondairement d’un cancer. INCA. État des lieux et des connaissances. Fiches repères. Papillomavirus et cancer
En 2015, on comptabilise en France 6300 nouveaux cancers potentiellement liés au papillomavirus, ce qui représente 2% des cancers-incidents cette année-là.
Il faut savoir qu’un1/3 des cancers liés au HPV touche les hommes.
Il existe deux moyens de prévenir les cancers HPV-induits : il y a le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus par frottis cervico-utérin et la vaccination anti-HPV
POINT SUR LA VACCINATION ANTI HPV
Actuellement, la vaccination anti-HPV est remboursée dans 3 situations :
chez les jeunes filles entre 11 et 19 ans,
chez les jeunes garçons en cas d’immunodépression de 11 à 19 ans.
Et chez les Hommes homosexuels jusqu’à l’âge de 26 ans
Il existe 3 vaccins :
CERVARIX : un vaccin bivalent qui protège uniquement contre les HPV à HAUT risque oncogènes 16 et 18,
Le GARDASIL : un vaccin quadrivalent, qui protège contre les HPV 16 et 18, mais aussi contre verrues génitales liées aux HPV 6 et 11.
Et le GARDASIL9 : vaccin nonavalent disponible en Europe depuis 2015, et qui protège contre les même sous-types précédents 16 18 6 et 11 mais aussi contre 5 autres sous types à Haut risque oncogène 31, 33 /45/ 52, 58.
Gardasil9 a aussi pour vocation de remplacer le Gardasil quadrivalent qui ne sera bientôt plus produit.
Les 3 vaccins induisent une réponse immunitaire similaire chez les filles et les garçons, et l’efficacité est maximale si la vaccination est débutée avant le début de la vie sexuelle.
La HAS rappelle que « Compte-tenu de l’évolution lente des cancers du col de l’utérus et ano-génitaux liés à une infection par les HPV, il n’existe pas encore de preuve d’efficacité clinique sur les cancers, mais uniquement sur les Lésions précancéreuses de haut grade ».
« Par ailleurs, le vaccin GARDASIL a aussi démontré son efficacité clinique vis-à-vis de la prévention des verrues anogénitales dues aux génotypes vaccinaux »
SCHEMA VACCINAL
Voici le schéma vaccinal actuellement recommandé :
Si la vaccination est débutée entre 11 et 14 ans révolus, on injectera deux doses à 6 mois d’intervalle, M0 et M6.
Si la vaccination débute entre 15 et 19 ans révolus, il faudra administrer 3 doses selon le schéma 0 2 et 6 mois, M0, M2 et M6.
Pour les hommes homosexuels, la vaccination peut être débutée jusqu’à l’âge de 26 ans, avec 3 doses selon le même schéma M0 M2 et M6.
Les vaccins sont actuellement remboursés à 65% et coûtent entre 95 et 132€.
PROBLEMATIQUE/ ENJEU :
Pourquoi élargir la vaccination anti-HPV aux jeunes garçons ?
Actuellement la couverture vaccinale des jeunes filles est insuffisante et avoisine les 20%.
Par ailleurs, elle ne peut avoir d’impact sur l’incidence des lésions ano-génitales chez les hommes homosexuels (HSH).
D’après la HAS, « Cet élargissement (…) permettrait de mieux protéger les filles et femmes non vaccinées, ainsi que les garçons et hommes quelle que soit leur orientation sexuelle (…) et en évitant toute stigmatisation, à un âge où leur préférence (…) n’est soit pas connue (…), soit non-affirmée »
Il sera donc plus simple et aussi plus équitable de vacciner filles et garçons pour diminuer la transmission des HPV à Haut risque oncogène, ainsi que ceux responsables de verrues ano-génitales encore appelées condylomes.
La HAS est donc favorable à l’extension de la vaccination anti-HPV aux garçons par le GARDASIL9 uniquement.
Le schéma vaccinal sera le même, c’est-à dire :
chez l’adolescent de 11 à 14 ans révolus on fera 2 injections à 6 mois d’intervalle,
et si votre patient a entre 15 et 19 ans, il faut programmer 3 injections à M0, M2 et M6.
Il s’agit du même schéma que celui recommandé pour les Hommes homosexuels chez qui la vaccination pourra être initiée jusqu’à l’âge de 26 ans révolus.
Attention ! N’oublions pas que la vaccination des garçons ne permettra pas à elle seule d’atteindre une bonne protection de la population car il faut également améliorer la couverture vaccinale de vos jeunes patientes
Pour vous rafraichir la mémoire sur le dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis cervico-utérin,
ou ce qu’est la papillomatose respiratoire récurrente, des podcasts sur le sujet sont déjà disponibles ! A bientôt
TRANSCRIPTION EN BREF
HPV = Human Papilloma Virus = IST fréquente !
Protection partielle du préservatif
QUELQUES CHIFFRES - EPIDEMIOLOGIE
Infection latente, durée jusqu’à 2 ans avec guérison spontanée
10% des cas : infection persistante, risque de cancer si HPV à haut risque oncogène
6300 nouveaux cancers HPV-induits /an (en 2015)
Soit 2% des cancers incidents
1/3 des cancers HPV-induits touche les hommes
PREVENTION
-
dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
-
vaccination
ATTENTION les vaccins ne sont pas interchangeables : toute vaccination commencée avec un vaccin devra être poursuivie avec le même vaccin.
Remboursement à 65% par la sécurité sociale
Efficacité des vaccins démontrée :
-
survenue de lésion PREcancéreuse de haut grade
-
condylomes (si Gardasil4 ou 9)
POURQUOI ELARGIR LA VACCINATION ANTI-HPV AUX JEUNES GARÇONS ?
Couverture vaccinale des filles faible, 20%
AVANTAGES :
- Diminution des lésions ano-génitales chez les HSH
- Meilleure protection des filles/femmes et des
garçons/hommes non vaccinés
- Evite de demander aux jeunes garçons leur orientation
sexuelle
Si le PDF de la transcription vous intéresse, demandez-le via le formulaire
UPDATE 4 décembre 2020
Le vaccin GARDASIL9 est désormais remboursé pour la vaccination de TOUS les garçons dès l'âge de 11 ans.
UPDATE du 25 février 2020
Fin de commercialisation du GARDASIL quadrivalent en décembre 2020, définitivement remplacé par le GARDASIL9.
Et si la PAPILLOMATOSE RESPIRATOIRE RECURRENTE vous dit vaguement quelque chose, rendez-vous ici